Le Paramedical Intervention Team : du nouveau !

Le Paramedical Intervention Team : du nouveau !

Acteur de l’aide médicale urgente (AMU) encore peu connu de la population, le Paramedical Intervention Team (P.I.T.) dispense depuis 2007 des soins avancés aux patients qu’il prend en charge. Son rôle va s’intensifier dans le futur.

Le PIT, c’est quoi exactement ?
Extérieurement, le PIT ressemble à une ambulance d’aide médicale urgente traditionnelle. Ce qui le différencie de celle-ci, ce sont les missions qui lui sont attribuées à travers sa capacité à dispenser des soins plus poussés, sa composition d’équipage et son matériel embarqué spécifique.
Le personnel PIT à bord de l’ambulance se compose au minimum d’un(e) infirmier(ère) spécialisé(e) en soins intensifs et d’urgence et d’un secouriste ambulancier. Le PIT répond essentiellement aux missions classées modérées à graves par les centrales d’appel 112.  
Positionné entre les ambulances 112 (deux secouristes-ambulanciers) et les SMUR (un infirmier et un médecin), le PIT s’inscrit comme un vecteur de secours supplémentaire permettant d’optimiser le fonctionnement des moyens de l’aide médicale urgente en Belgique.

Le PIT, une ambulance avec un infirmier à bord 
L’infirmier présent dans le PIT est un professionnel de la santé spécialisé et hautement qualifié. En effet, pour pouvoir prétendre au poste, l’infirmier aura suivi une année de spécialisation en soins intensifs et aide médicale urgente en plus de ses 4 années de baccalauréat d’infirmier.
Après ces 5 années d’étude, une certaine expérience hospitalière sera également requise pour parfaire son expertise afin qu’il puisse travailler en toute confiance à l’extérieur de l’hôpital.

Comment ça fonctionne ?
Les missions du PIT sont prédéfinies dans le manuel belge de la régulation médicale utilisé par les centralistes du 112. Quand il reçoit un appel, le centraliste détermine le niveau de gravité par rapport aux informations reçues et envoie le moyen le plus adapté.

Quand le PIT est déclenché, l’infirmier urgentiste dépêché sur le lieu d’intervention devra respecter une série d’ordres permanents (ou « OP » dans le jargon) pour traiter le patient. Ces ordres permanents sont sous la responsabilité d’un médecin chef de service d’urgence. Ces OP sont une sorte de schémas de traitements préétablis permettant à l’infirmier de mettre en œuvre des thérapies en fonction des plaintes du patient ou de ses observations.
Au besoin, l’infirmier peut se retourner en tout temps vers un médecin référent qui est en mesure de l’assister à distance dans la prise en charge.
Les outils de télémédecine de plus en plus performants présents dans les véhicules rendent ce fonctionnement aisé (possibilité d’envoi d’électrocardiogramme par exemple).
Lorsque l’intervention requise dépasse le champ d’action de l’infirmier, celui-ci fait appel à un renfort SMUR tout en initiant des soins plus avancés qu'une ambulance 112 pourrait prodiguer.
Dans d’autres circonstances, en l’absence de SMUR pouvant arriver rapidement sur un lieu d’intervention, le PIT peut également servir de « tampon » afin d’initier des traitements. Ainsi, le patient pourra recevoir plus rapidement les médicaments visant à maintenir ses fonctions vitales et bénéficiera d’actes techniques de la part du personnel PIT qui tentera de stabiliser son état jusqu’à l’arrivée de l’équipe médicale.  

Les pathologies prises en charge par le PIT 
Une des principales missions où le Paramedical Intervention Team trouve tout son intérêt est dans la gestion de la douleur. Avant la création des PIT, certains patients en grande souffrance ne pouvaient être soulagés par des anti-douleurs avant leur transport par une ambulance 112 qu’en faisant appel au SMUR de permanence. Selon les circonstances, le team SMUR soit n’était pas disponible parce que mobilisé par un autre accident grave, soit intervenait pour administrer les anti-douleurs nécessaires, ce qui l'empêchait d'être engagé pour des missions urgentes requérant un médecin.
Le PIT est notamment apte à gérer pas mal de missions destinées auparavant au SMUR, comme les difficultés respiratoires, les douleurs thoraciques, les hypoglycémies, les convulsions et bien d’autres situations problématiques. Il existe en effet environ une trentaine d’ordres permanents différents permettant de traiter un panel important de plaintes.

Une couverture territoriale plus efficace
A l’heure actuelle, il existe environ 45 PIT sur le territoire belge. A la suite de nouveaux financements du fédéral, il est prévu d’augmenter leur nombre dans les prochains mois, ce qui permettra une meilleure couverture de la population en soins préhospitaliers, grâce notamment à des bases de départ plus diversifiées. En effet, alors que les premiers PIT démarraient essentiellement d’une structure hospitalière, de plus en plus de ces teams seront localisés de manière à mieux couvrir les régions plus éloignées des hôpitaux. On observe déjà ce mode de fonctionnement dans de nombreuses régions flamandes avec des départs se faisant à partir des casernes de pompier par exemple.

Stefano CRAINICH
Infirmier SISU – CHU de Charleroi
Coordinateur Aide Médicale Urgente – Zone de secours Val de Sambre
Chargé de cours – Ecoles Provinciales de Sécurité Civile Namur

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