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La question de la sécurisation des écoles et en particulier des intrusions malveillantes - voire armées - requiert une réflexion tant au niveau des infrastructures que des procédures. Comment garantir l’efficacité de l’accueil ?
Notre précédent article a démontré l’intérêt d’un état des lieux mais également de la politique de contrôle des points d’entrée ou encore des règles régissant l’accès à l’établissement. Dans ce dispositif, le rôle joué par l’accueil est primordial et ce, à différents points de vue. Nous allons donc nous y arrêter le temps de ces quelques lignes …
On ne rentre pas dans une école comme dans un moulin …
Entrer dans un établissement scolaire n’est pas anodin. Il faut en effet pouvoir garantir la sérénité et la sécurité nécessaires aux activités pédagogiques. D’ailleurs, et à titre d’exemple, un Décret pose le cadre légal (1).
Celui-ci prévoit que les membres du personnel, les élèves, les membres des centres-psycho-médico-sociaux et du service promotion de la santé à l'école œuvrant dans l'établissement ont accès aux locaux pendant et hors des heures de classe, en fonction des nécessités du service et des activités pédagogiques, selon les modalités prescrites par le chef d’établissement ou le pouvoir organisateur et en fonction du type d’enseignement, subventionné ou libre.
Si les parents peuvent accéder à l’établissement, leur accès est cependant limité : ils ne peuvent accéder aux locaux où se donnent les cours et les différentes activités pédagogiques pendant la durée de ceux-ci. D’autres personnes gravitant autour des activités d’enseignement ou appartenant aux autorités communautaires peuvent également avoir accès à l’établissement après s’être présentées auprès de la Direction.
Toute entrée contre la volonté du chef d'établissement ou de son délégué est assimilée à une infraction de pénétration, d’occupation ou de séjour illégitime dans le bien d’autrui prévue à l’article 439 du Code pénal et punie notamment de 15 jours à deux ans d’emprisonnement.
L’accueil, un local névralgique
L’accueil assure, par sa fonction, un rôle de tampon entre l’extérieur et l’établissement en permettant ou non à une personne de s’engager dans le reste de l’établissement. Véritable point de passage obligé, l’accueil donne également au visiteur la première image de l’établissement tant en termes de convivialité que de sécurité.
Idéalement dans un local dédié, le personnel concerné n’aura pas de contact direct avec les utilisateurs ou les visiteurs mais il pourra assurer un contrôle social et physique des entrées et des sorties par une présence permanente. C’est à partir de ce local, par exemple, que les portes sous contrôle d’accès seront surveillées et gérées (commande des portes, vidéosurveillance, …). Si une salle d’attente est aménagée, les personnes chargées de l’accueil auront par ailleurs une vue dégagée sur celle-ci.
L’accueil – des outils indispensables
Le personnel affecté aux tâches spécifiques d’accueil doit disposer d’outils pour gérer au mieux ses fonctions quotidiennes mais également une crise.
On pense par exemple à la liste à jour des élèves et membres du personnel, également les personnes ressources internes et externes à l’établissement (direction, personnel technique et ouvrier, conseiller(e) en prévention, secouristes et équipiers de 1ere intervention, police, pompiers, hôpital, …) ainsi que les outils de communication opérationnels avec ces personnes.
L’accueil devrait également disposer des plans de l’établissement mentionnant les divers bâtiments et locaux ainsi que leur numérotation (a priori logique et bien visible de l'extérieur), les différents accès sur le site (entrées, sorties, sorties de secours), la localisation des sources d’énergie. Ces plans pourront être accompagnés de photos qui aideront les services de secours externes à visualiser la configuration des lieux et des installations. Une copie de ces plans doit également être présente dans le plan interne d’urgence de l’établissement. L’accueil disposera également des moyens pour ouvrir ces locaux. Il va sans dire que des précautions particulières seront prises pour sécuriser les clés de l’établissement par exemple.
Une trousse de secours dont le contenu sera vérifié régulièrement avec l’aide ou sous la supervision des services compétents devra toujours s'y trouver. D'autres équipements de secours utiles en cas de crise pourraient également se trouver dans le local d'accueil ou à proximité, mais ce volet sera abordé ultérieurement.
De l’accueil, il devrait être possible de déclencher l’alarme annonçant l’évacuation du bâtiment (alarme incendie). Idéalement, ce local sera équipé du système de détection incendie (centrale ou tableau répétiteur) qui permettra tant au personnel qu’aux services de secours, s’ils devaient intervenir, de repérer facilement une zone concernée par une alarme incendie. Dans le même ordre d’idées, une tonalité particulière des sirènes ou un message vocal devrait être réservé dans l’hypothèse d’une intrusion armée.
Le personnel de l'accueil tiendra également un registre des visiteurs et sera idéalement avisé des visites du jour mais également un registre des incidents reprenant, par exemple, tout comportement ou situation anormale qui seront répercutés directement à la direction de l’établissement.
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Lionel HOUGARDY
Licencié en criminologie
(1) Article 74, 75 et 75bis du Décret du 24 juillet 1997 définissant les missions prioritaires de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre.
Sources :
Recommandations en cas d’intrusion dangereuse dans le bâtiment (AMOK)
Décret définissant les missions prioritaires de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre
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