Les risques d'incendie lors des travaux en toiture
© Xavier Schepman

Les risques d'incendie lors des travaux en toiture

Les toitures en revêtements hydrocarbonés ou membranes bitumineuses sont souvent inflammables. C'est le cas des toitures plates servant notamment de terrasse. Mais utiliser une flamme sur un revêtement inflammable est souvent source d'accident !

Les toitures plates ont un gros avantage : elles offrent peu de prise au vent, sont souvent moins onéreuses à construire et peuvent servir de terrasse. Cependant, qu’elles soient réalisées en béton, métal ou bois, leur plus gros handicap est l'étanchéité réalisée en revêtements hydrocarbonés.

Recouverts, ou non, ces revêtements sont pratiquement indispensables pour réaliser une étanchéité solide et durable. Les firmes industrielles produisent ces revêtements depuis de nombreuses années. Ils ont l'avantage d'être souples, étanches et faciles à poser.
Pour la pose et même la réparation de ces revêtements, il suffit souvent d'en faire fondre, avec un chalumeau, un côté qui sera ensuite collé sur la surface à protéger : en refroidissant, la soudure devient solide et étanche. Donc, les ouvriers utilisent une flamme sur un revêtement inflammable.
Et c'est souvent là que l'accident arrive ! Lorsque la flamme réchauffe trop le matériau, celui-ci s'embrase et propage l'incendie avec une grande rapidité. Les services d'incendie interviennent souvent pour des départs feu de ce type.


En respectant certaines mesures, il est tout à fait possible de limiter les risques

A la conception du bâtiment,

… les revêtements de ce type devraient être limités au strict minimum. Pour les nouveaux bâtiments à construire, la réglementation en Belgique est assez sévère. Les revêtements sont exigés «ne pas propager la flamme». Le choix du matériau, ou son revêtement, doivent être conformes.
A la construction, choisir de préférence des revêtements adaptés : ceux-ci sont traités dans la masse à la fabrication afin de devenir ininflammables. Un lestage à l'aide de terre (toitures herbeuses) ou petits cailloux est aussi un très bon moyen pour éviter la propagation de la flamme mais ce dispositif est plus lourd pour l'ossature.

Pendant les travaux,

•  Veillez constamment à ne pas surchauffer la surface à traiter, posez le brûleur sur un support adéquat et écartez-le de toute matière inflammable.

•  Accordez une grande attention au support (surtout si c'est du bois) ainsi qu'aux objets inflammables qui se trouveraient à proximité : les toits servent de parois supérieures aux greniers où sont entassés pas mal d'objets inflammables.

•  Portez votre attention également sur les isolations qui, elles aussi, ne sont pas toutes ininflammables.

•  Gardez un moyen d'extinction (eau, extincteur) à portée de main afin d'intervenir immédiatement en cas de départ de feu.

•  Ne laissez jamais un tel chantier sans surveillance si un contrôle approfondi des mesures de sécurité et des zones à risque n'a pas été effectué.

Après la construction,

… si possible, lester le toit plat avec du gravier sur toute la surface : il laissera passer l'eau mais empêchera la progression de la flamme.

Tout travail de réparation devra répondre aux mêmes prescriptions de sécurité que le chantier de construction.

Un outil pratique de prévention incendie à recommander : le dossier ANPI Les travaux par point chaud, Le permis feu, DT 148-2010, disponible via Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


Jean-Paul CHARLIER
Commandant Services Incendie er