Limiter l’impact psychologique du confinement lié au Coronavirus
© F.-Berckmans

Limiter l’impact psychologique du confinement lié au Coronavirus

L’épidémie de coronavirus engendre des mesures afin de contrôler la propagation de la maladie, comme la distanciation sociale et le confinement. Cela n’est pas sans impact sur notre santé mentale. Quelles sont les réactions psychologiques attendues et comment y faire face.

 



Distanciation sociale et confinement


La distanciation sociale empêche les personnes d’interagir de façon trop étroite ou trop fréquente afin d’éviter la propagation d’une maladie infectieuse. Les écoles et autres lieux de rassemblements tels que les centres sportifs, les restaurants ou les cinémas doivent fermer.


Le confinement implique de limiter les activités à l’extérieur de son domicile le plus possible, à l’exception de trajets brefs et dans un périmètre restreint pour satisfaire certaines conditions :

  • Les déplacements pour le travail quand le télétravail est impossible.
  • Les courses ou besoins de première nécessité.
  • Les déplacements pour motif de santé.
  • Les trajets pour motif familial impérieux ou l’assistance de personnes vulnérables.
  • L’activité physique ou sortir son animal de compagnie avec parcimonie et sans se regrouper.

 



Quelles sont les réactions psychologiques attendues ?


  • De l’anxiété liée à son propre état de santé ou à l’état de santé de ses proches, la crainte d’être surveillé afin de détecter les symptômes de la maladie.

  • L’inquiétude liée à l’éloignement professionnel et à la perte potentielle de revenu et de sécurité d’emploi.

  • La peur de ne plus pouvoir se garantir un approvisionnement suffisant en denrées alimentaires et en produits de soin.

  • Des doutes sur sa capacité à pouvoir s’occuper efficacement de ses enfants ou d’autres personnes à charge tels que les aînés.

  • L’incertitude et la frustration quant à la durée de la situation pouvant provoquer des angoisses plus significatives face à l’avenir.


  • Des sentiments de solitude et d’isolement associés au repli sur soi et à la rupture de contacts sociaux.

  • La colère si l’on suspecte avoir été exposé au danger d’une contamination en raison de la négligence des autres.

  • L’ennui face à la diminution drastique d’activités possibles (travail, études, déplacements, loisirs, socialisation).

  • L’irritabilité et les disputes avec les personnes qui partagent le foyer suite à une trop grande promiscuité.

  • Fuir la situation en se tournant vers des conduites addictives : consommation d’alcool, de tabac, de substances, les jeux de hasard et d’argent en ligne ou encore les écrans.

  • Des symptômes de dépression : un sentiment de désespoir, une modification de l’appétit et des habitudes de sommeil.

  • Des symptômes qui s’apparentent à un état de stress post–traumatique tels que des cauchemars, des changements inhabituels d’humeurs, des obsessions inquiétantes, le fait d’être en état d’alerte constant (sursauts).

 



Comment limiter l’impact psychologique du confinement ?



Bien comprendre les risques réels pour soi et son entourage 

 

  • Rester informé de l’actualité et des recommandations en provenance des sources d’informations fiables sur l’épidémie et la maladie (0800 14 689 et info-coronavirus.be)

  • Limiter l’exposition aux médias en flux continu ainsi qu’aux réseaux sociaux qui augmentent le stress et la panique. Privilégier des temps courts et peu fréquents (une à deux fois par jour).

  • Discuter de l’actualité avec ses proches et corriger les fausses informations.

  • Prendre contact avec des professionnels : une communication claire avec un professionnel de santé peut diminuer la détresse ressentie face à la situation (médecin traitant, psychologues, les services d’écoute mis en place par les hôpitaux).


 

Identifier et répondre à ses besoins

 

  • S’assurer d’avoir ce dont on a besoin pour se sentir protégé et en sécurité tout en restant civique : ne pas stocker des denrées alimentaires, des médicaments, des masques ou du gel hydro-alcoolique qui peuvent être utiles à d’autres personnes ou au personnel soignant.

  • Si ce n’est pas possible, se mettre en contact avec les services concernés afin de planifier des livraisons à domicile et la continuité des soins.



Organiser son quotidien

 

  • Délimiter des espaces communs et privatifs si l’on se trouve confiné en famille.

  • Maintenir un rythme de vie habituel et favoriser les routines (heures de lever, de coucher, des repas).

 

  • Diversifier les activités au long de la journée (travail, scolarité, détente, activités physiques, limitation du temps d’écran).

 

  • S’engager dans des activités à domicile qui ont été efficaces par le passé dans d’autres situations stressantes : méditation, relaxation, activités artistiques ou manuelles, etc.

 

  • Privilégier des activités utiles et constructives comme participer aux tâches du quotidien afin d’augmenter le sentiment d’efficacité personnelle.

 

  • Favoriser les mesures d’hygiène liées à l’épidémie à travers des routines ludiques notamment pour les plus jeunes.

 


Rester en contact avec d’autres personnes

 

  • Garder le contact avec des personnes en qui l’on a confiance est essentiel pour réduire anxiété, dépression, solitude et ennui.

 

  • Utiliser le téléphone, les courriels et les sms, parler en visioconférence en utilisant des outils comme Skype, WhatsApp ou FaceTime.

 

  • Etre créatif dans l’usage des nouvelles technologies : souper avec des amis par écran interposé ou regarder mamie lire une histoire sur sa tablette sont autant de nouvelles façons de se retrouver différemment.

 

  • Si son état de santé (mentale ou physique) nécessite un suivi régulier, demander à son médecin ou son psychologue de planifier des rendez-vous à distance via ces canaux de communication.

 

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Mélanie SAEREMANS

Psychologue

 


Source :

https://www.encephale.com/Actualites/2020/Crise-Covid-19-Recommandations-pour-les-soignants-et-patients-en-sante-mentale?fbclid=IwAR3LpQ0nGoOAQBe_av_YH2yA4G726GCQUbdwQUVnOh1OZByYFGZLBgOwXj8

 

Ouverture d’une ligne téléphonique pour les enfants et les adolescents en souffrance psychologique & leurs parents


Tel : 02/477 30 30 de 8h à 21h, du lundi au dimanche

Des psychologues répondent aux questions, avec référence si besoin à des pédopsychiatres qui organisent des consultations par vidéoconférence ou par téléphone selon la problématique.

https://www.huderf.be/fr/news/full-txt.asp?id=2238